Toute l’histoire du cannabis

Les premières utilisations du cannabis

L’une des premières traces écrites de l’utilisation du cannabis date de -4 000 avant J-C. où il était utilisé comme anesthésiant. En -3 000 avant J-C., les tribus Pazyryk de Sibérie utilisaient les graines pour leur valeur nutritive et les brûlaient lors de cérémonies funéraires. Du cannabis momifié a également été retrouvé dans des tombes du bassin de Turpan à Xinjiang qui datent de -2 500 avant J-C.

À la même époque, les premiers cas de consommation de cannabis sont documentés par l’herboriste et empereur chinois Shen Nung. Ce dernier a classé pas moins de 365 plantes médicinales, dont la plupart sont encore utilisées aujourd’hui. Dans ces écrits sur le cannabis, il explique que la plante sert à soigner les rhumatismes, la goutte, le paludisme et d’autres pathologies. Le cannabis s’est ensuite répandu au Japon et en Corée quelques années plus tard.

Entre 2 000 et 1 400 avant J-C., des nomades indo-européens ont introduit le chanvre en Iran et en Anatolie. C’est dans ces montagnes qu’une partie de la Route de la soie s’est construite. Grâce à ce réseau commercial entre l’orient et l'occident, le chanvre est arrivé en Grèce, en Égypte et en Afrique. De nombreuses momies, dont celle du célèbre Ramsès II, ont été retrouvé avec du pollen du cannabis, ce qui confirme la présence de cette plante lors de la dix-neuvième dynastie égyptienne.

L’utilisation du chanvre dans le monde industriel

Le cannabis arrive en Europe, et notamment en Espagne par le biais de la conquête musulmane au VIIIème siècle. Aujourd’hui encore, le Maroc est l’un des producteurs de chanvre les plus importants au monde.

À partir du XIIIème siècle, le chanvre commence à être utilisé à des fins récréatives, mais aussi lors de rites religieux. C’est à la même époque que la plante est introduite en Afrique de l’Est. Le chanvre poursuit son expansion dans tout le continent et progresse jusqu’en Afrique du Sud. Sous le contrôle des colons anglais, les serviteurs indiens vivant en Afrique du Sud et les tribus indigènes consommaient du cannabis à des fins thérapeutiques.

En Amérique, ce sont les colons espagnols qui ont introduit le chanvre au XVIème siècle. Les plantes de cannabis cultivées au nord de l’Amérique servaient à fabriquer des cordes et du papier à base de fibres. Le cannabis a continué de se répandre dans le monde grâce aux marchands, aux missionnaires, aux tribus nomades et aux grands dirigeants. Jusqu’aux début des années 1 800, le chanvre était présent et accepté sur la majorité de la planète.

L’interdiction du chanvre

Napoléon Bonaparte a été le premier à interdire formellement l’usage du cannabis en 1799. Les troupes françaises avaient ramené du chanvre de leur conquête en Afrique comme un butin de guerre. Cependant, Napoléon Bonaparte craignait que cette plante affecte les capacités de ses troupes. C’est pourquoi il leur interdit de fumer ou de consommer du cannabis en les menaçant d’une peine de prison.

Toujours dans les années 1800, ce sont les Britanniques qui font une mauvaise réputation au cannabis en estimant que sa consommation conduisait à la folie. Malgré les recherches scientifiques et les critiques, les effets néfastes du chanvre se sont ancrés dans les esprits. En 1911, ce sont les États-Unis, et plus précisément le Massachusetts qui interdit le chanvre.

Au cours des années 1900, plusieurs pays vont suivre cette vague d’interdiction : l’Afrique du Sud, la Jamaïque, le Canada, la Grande-Bretagne et la Nouvelle-Zélande. La campagne de propagande américaine, la désinformation et les inquiétudes autour du cannabis se propagent, jusqu’à qualifier la plante de drogue de classe 1. Les lois s’intensifient et les peines sont de plus en plus lourdes pour les infractions en relation avec le cannabis. Dans les années 1970, les États-Unis créent la DEA (Drug Enforcement Administration) et déclarent la guerre au cannabis qu’ils considèrent comme une drogue.

La fin de l’interdiction du chanvre

Il aura fallu beaucoup de temps, de recherches scientifiques et de défenseurs du cannabis pour redorer son image et mettre fin à son interdiction stricte. Même en 2023, la bataille n’est pas terminée et il reste encore du chemin à parcourir pour changer définitivement les mentalités.

Dans les années 1960, un chercheur israélien identifie, isole et synthétise le THC (tétrahydrocannabinol), le cannabinoïde psychoactif de la plante. Cette découverte ouvre la voie aux premières utilisations médicales et thérapeutiques du chanvre, mais aussi à la découverte du système endocannabinoïde dans les années 1990.

La Californie devient le premier État à légaliser l’usage médical du cannabis 1996, suivie par l’Oregon, l’Alaska, Washington et le Maine. La perception du grand public évolue et le cannabis regagne en popularité. En 2012, le Colorado légalise l’usage récréatif du cannabis, suivie par Washington et 8 autres états.

À l’échelle internationale, l'Uruguay est le premier pays à légaliser l’usage récréatif en 2013. Puis le Canada en 2018. Certains pays tels que la Hollande, l’Espagne, le Costa Rica et le Pérou autorisent certaines formes de cannabis.

Désormais, c’est le CBD (cannabidiol) qui est le cannabinoïde le plus populaire et le plus commercialisé à travers le monde pour ses vertus thérapeutiques, notamment pour ses propriétés anti-douleur et anti-stress. Il est généralement utilisé pour :

• réduire le stress et l’anxiété ;
• combattre les troubles du sommeil ;
• soulager les douleurs chroniques ;
• favoriser le bien-être et la relaxation.